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Impérialisme

A Vilnius, le sommet de l’OTAN promet plus de crises et de guerres par la surenchère militaire

Alors que les dirigeants de l'OTAN sourient, se serrent la main et parlent de « sécurité », soyons clairs : tout ce que ces impérialistes apportent aux travailleurs, c'est l'instabilité et la mort.

Sam Carliner

11 juillet 2023

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Cet article est une traduction de l’article “Another NATO Summit Will Bring Nothing but Insecurity” de Sam Carliner, paru dans Left Voice, journal frère de Révolution Permanente aux États-Unis.

L’alliance de l’OTAN continue de se vendre comme une force intéressée par la « sécurité ». C’est soi-disant ce dont les puissances impérialistes discutent lors de leur sommet à Vilnius, en Lituanie, les 11 et 12 juillet. Pour la classe ouvrière et les peuples opprimés du monde entier, et en particulier en Ukraine et en Russie, la sécurité ne pourrait pas être plus éloignée de ce que ce sommet a à offrir.

Alors que l’OTAN se réunit, la guerre continue malgré l’impasse de cette guerre de tranchées brutale. La contre-offensive ukrainienne tant attendue n’a apporté que peu, voire aucune avancée au régime du président Volodymyr Zelensky et aux impérialistes qui le soutiennent. La Russie n’a pas non plus été en mesure de faire progresser son invasion réactionnaire, un facteur qui a contribué à la mutinerie de Wagner, mettant en lumière les faiblesses du régime du président Vladimir Poutine.

Face à l’impasse sur le champ de bataille, les dirigeants de l’OTAN ont conclu que le moyen de mettre fin à la guerre par la voie diplomatique était de montrer à Poutine que la Russie ne pouvait pas gagner la guerre. Cela implique de fournir des armes encore plus brutales pour tuer sans pitié un grand nombre de travailleurs et de combattants de la manière la plus cauchemardesque qui soit.

Avant le sommet de l’OTAN, l’administration Biden a décidé d’envoyer des armes à sous-munitions à l’Ukraine. Il s’agit d’armes conçues pour indistinctement couvrir de munitions une large zone. Plus de 120 pays, y compris certaines des puissances impérialistes les plus vindicatives comme la France, l’Allemagne et le Royaume-Uni, ont interdit l’utilisation de ces armes. Le Laos, qui reste couvert de munitions non explosées provenant des bombardements américains pendant la guerre d’Asie du Sud-Est, donne un bon aperçu de l’impact que pourraient avoir ces armes à sous-munitions sur l’Ukraine et la Russie. Ces munitions ont tué 20 000 Laotiens après la fin de la guerre, dont un pourcentage élevé d’enfants. Cette dévastation est la « sécurité » que les puissances de l’OTAN envisagent pour l’Ukraine.

La « sécurité » violente qui sera discutée lors du sommet ne se limite pas aux plans de guerre en Ukraine. L’an dernier, lors du sommet de l’OTAN à Madrid, l’alliance a pour la première fois jeté son dévolu sur la Chine, désignant ce pays comme un « défi sécuritaire ».
L’OTAN discutera à nouveau de la manière de contenir la montée en puissance de la Chine en tant que puissance capitaliste mondiale. Il prévoit d’y parvenir par le biais d’une « réduction des risques » économique, qui n’est en fait qu’un découplage à un rythme plus lent.

En d’autres termes, après des décennies pendant lesquelles les États-Unis et d’autres puissances impérialistes occidentales ont utilisé la classe ouvrière chinoise fortement exploitable pour une production bon marché, les États-Unis tentent de revitaliser leur propre puissance industrielle par le biais de mesures protectionnistes et d’une main-d’œuvre nationale plus exploitable. Pour y parvenir et réduire la dépendance du pays à l’égard de la Chine, Biden doit gagner et conserver le soutien des entreprises américaines et des autres puissances impérialistes, dont la plupart ont beaucoup à perdre d’une telle politique et résisteront à cette pression.

Parallèlement aux manœuvres économiques, Joe Biden et d’autres dirigeants impérialistes s’efforcent de contenir la Chine au moyen d’une stratégie militaire dans la région Asie-Pacifique. L’OTAN ouvre un bureau de liaison au Japon et le Premier ministre australien, Anthony Albanese, a annoncé en juin que son pays s’engagerait dans un partenariat « beaucoup plus ambitieux » avec l’OTAN. Les dirigeants de la Corée du Sud et de la Nouvelle-Zélande participent au sommet, aux côtés d’Albanese et du premier ministre japonais Fumio Kishida. La militarisation du Pacifique risque d’entraîner une confrontation plus directe, avec Taïwan comme point d’ignition probable.

Les travailleurs et les militants de gauche ne doivent pas se faire d’illusions sur le fait que le bloc capitaliste émergent Chine/Russie servirait les intérêts de la classe ouvrière. Mais il faut aussi voir clairement à quel point les manœuvres belliqueuses de l’OTAN et d’autres alliances impérialistes poussent la concurrence capitaliste vers une plus grande confrontation. Ces confrontations n’apporteront que plus de souffrance, d’insécurité économique et de guerre pour les travailleurs et les opprimés du monde entier.

Alors que les dirigeants de l’OTAN sourient, se serrent la main et parlent de « sécurité », nous ne devrions pas avoir peur d’appeler un chat un chat, ou, en l’occurrence, un rassemblement d’ennemis de classe assoiffés de sang. L’OTAN n’a rien à offrir à la classe ouvrière ukrainienne, et n’a aucun moyen de résoudre les crises et les guerres qui sont ancrées dans la logique de leur système capitaliste et de sa brutalité.

La classe ouvrière doit s’unir contre la poursuite de cette guerre, au-delà des frontières et des pays, indépendamment des capitalistes et de leurs institutions. Sans cela, ce sont encore plus de bombardements et d’instabilité qui sont à l’ordre du jour.


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