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Rentrée 2023

À la veille de la rentrée, un nombre inédit d’enfants à la rue selon l’Unicef

Alors que la rentrée arrive à grands pas, un rapport de l’Unicef montre que près de 2 000 enfants sont à la rue dans des conditions intenables. Une situation dramatique, conséquence directe des politiques anti-pauvres de Macron.

Léo Stella

31 août 2023

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À la veille de la rentrée, un nombre inédit d'enfants à la rue selon l'Unicef

Crédit photo : DAL 31

À la veille de la rentrée des classes, un rapport de l’Unicef et de la Fédération des acteurs de la solidarité (FAS) sur le nombre d’enfants à la rue, publié mercredi 30 août, vient documenter une situation d’une grande gravité.

À partir d’une observation réalisée dans la nuit du 21 au 22 août, le rapport évalue à près de 2 000 le nombre d’enfants restés sans solution d’hébergement, et dormant donc dehors. Parmi eux, près de 500 ont moins de 3 ans. Le rapport, même s’il ne fait que documenter une réalité déjà présente depuis des dizaines d’années, pointe une spectaculaire aggravation de la situation. En effet, le nombre d’enfants à la rue a doublé depuis le 31 janvier 2022 et a augmenté de 56 % rien que depuis janvier 2023.

Une situation qui a des conséquences désastreuses sur les enfants, qui subissent de plein fouet les hivers rudes et les périodes de canicules comme le montre le rapport du FAS 2023 sur les conséquences des canicules sur les personnes précaires. Les impacts de cette situation sur les enfants sont très nombreux et divers. Notamment, les enfants à la rue ont 20% de chance de plus que les autres d’être affectés par des troubles mentaux à court, moyen et long terme selon le rapport de Samusocial de Paris publiée fin 2022.

Les données du rapport ne permettent d’avoir qu’un aperçu partiel de l’ampleur de la situation, comme le rappelle lui-même le président de la FAS Pascal Brice : « Il s’agit d’estimations minim[ales], qui ne prennent en compte ni les mineurs isolés ni les familles qui ne parviennent pas à joindre le 115, ou n’essaient même plus, découragées par les refus ».

Ainsi le chiffre pourrait doubler voir tripler en considérant ces coordonnées, mais également en comptant les enfants qui vivent dans les bidonvilles ou bien les squats. Une situation qui pourrait s’accélérer à la fin de l’année au vu de la politique d’expulsion menée par le gouvernement contre des hébergements d’urgence hôteliers, qui accueillent aujourd’hui 29 780 enfants dans des conditions insalubres et dangereuses.

Des chiffres qui donnent froid dans le dos, et qui sont les causes directes de la politique de Macron. Sur la question des logements d’urgence, la macronie et les différentes préfectures ont ainsi mené plusieurs offensives. Le rapport le montre en décrivant que « depuis la fin de l’hiver, les acteurs associatifs observent une dégradation de la situation avec une multiplication des remises à la rue, résultant de nombreuses fermetures de places d’hébergements […] La décision du gouvernement de réduire encore davantage la capacité du parc d’hébergement est incompréhensible. ».

Cela s’est par exemple incarné à Toulouse. Fin juillet, sur ordre de la préfecture de Haute-Garonne, plus de 300 personnes se sont retrouvées à la rue, dont 130 enfants sans aucun proposition de relogement. Et ce, alors que la ville compte près de 30 000 logements vides.

En France, jamais le besoin de logements abordables ne s’est fait autant ressorti, avec 2,4 millions de personnes en attente de logement social tandis que 73% des ménages y sont éligibles. La forte demande par rapport au faible nombre de logements sociaux ouvre de plus un espace pour l’arbitraire dans leur attribution. Aujourd’hui, celle-ci est entre les mains des mairies, des intercommunalités, des bailleurs sociaux et de l’État selon leur participation financière. Demain, comme l’a annoncé Macron le 4 juillet, les maires pourront décider seuls de l’attribution du peu de HLM disponibles, ouvrant ainsi la porte à encore plus d’arbitraire. Il s’agit d’une mesure clientéliste visant à rassurer les maires de droite (et d’extrême-droite, qui s’en sont d’ailleurs félicités) au sortir des émeutes des quartiers populaires.

Cette situation s’explique donc d’une part par la politique consciente sur le logement mais aussi par la politique anti-pauvres que mène le gouvernement. Alors qu’aujourd’hui le prix du carburants dépasse les deux euros le litre que le prix des fournitures scolaires augmente de 11% et que plus généralement l’inflation frappe durement toute la population, les familles les plus précaires continuent de payer le prix fort de l’augmentation du coût de la vie. Une inflation et une baisse du budget des familles qui vient impacter directement leur situation sur le plan du logement. Ainsi « en résulte notamment une augmentation du nombre d’expulsion locatives (17 500 en 2022 contre 12 000 en 2021), alors même que la loi dite « anti-squat » n’a pas commencé à produire ses effets les plus néfastes », note le rapport.

Pour la rentrée, c’est ainsi un nombre inédit d’enfants qui dormiront dehors. Des attaques qui ne sont pas isolées puisque la rentrée s’inscrit également sous le signe des offensives islamophobe et xénophobe comme l’interdiction de l’abaya à l’école ou encore la future loi Immigration. A rebours de la logique du dialogue social des directions syndicales et du dîners avec le président, la droite et l’extrême-droite auquel participent des représentants de la NUPES il faut dès la rentrée mener une riposte groupée et par en bas contre ce gouvernement, le patronat et les horreurs qu’ils causent. Une riposte qui ne peut s’organiser qu’en construisant un programme à même de répondre aux besoins des travailleurs et des classes populaires, à commencer par la réquisition des logements vides, l’indexation des salaires sur l’inflation, la retraite à 60 ans et 55 ans pour les métiers pénibles sans conditions d’annuités et l’abrogation de toutes les lois anti-pauvres et racistes à l’image de la loi « anti-squat », la loi Sécurité Globale ou encore la loi Immigration à venir.


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