Ce mardi 2 juillet, le Tribunal de Grande Instance de Bordeaux rendra son verdict concernant la procédure enclenchée par la CGT Ford Blanquefort. Ceux-ci contestent le droit de la direction du groupe américain de fermer le site de Blanquefort, qui laissera plus d’un millier d’ouvriers sur le carreau. En 2018, le groupe avait réalisé un bénéfice net de 1,74 milliards de dollars et a engrangé de nombreuses aides publiques depuis plusieurs décennies.

Lors du procès qui s’est tenu le 4 juin, l’avocat de la CGT Ford, Philippe Brun, avait insisté sur les mensonges et les engagements non tenus du groupe. En 2009, le groupe avait reçu 50 millions d’euros d’aide publiques pour relancer l’activité sur le site de Blanquefort. Il s’était engagé sur de nouvelles lignes de production, promesses qui n’ont jamais été tenues. Ces derniers mois, la direction de Ford a refusé toutes les offres de reprises faites par le repreneur de Punch, mais qui a finalement retiré son offre de reprise en amont du procès.

Si le ministre de l’économie, Bruno Le Maire, avait fait mine de montrer les muscles à l’annonce de la fermeture de Ford Blanquefort, les annonces du gouvernement sont restées lettre morte. Celui-ci n’a même pas soutenu la CGT Ford, alors que les présidents de la Région Nouvelle-Aquitaine, du Département de la Gironde, de Bordeaux Métropole et les maires de Bordeaux et Blanquefort appuient la démarche du syndicat devant la justice.

Pour la CGT Ford, ce qui est en jeu ce 2 juillet, c’est le « droit des capitalistes à licencier » en toute impunité. Dans un communiqué publié le 27 juin, ils dénoncent les grands patrons qui se croient « tout permis » et « abusent de leur pouvoir », citant le cas de General Electric ou encore de Carrefour et Auchan qui ont annoncé des plans de licenciement, qui « profitent du laisser-faire irresponsable des pouvoirs publics ».

Cette décision du TGI intervient dans un contexte particulier puisque la direction de Ford vient d’annoncer la suppression de 12 000 emplois en Europe. Ils comptent donc bien approfondir la casse sociale commencée à Ford Blanquefort.

Face à cette saignée annoncée, il devient urgent de remettre en cause le droit des capitalistes à licencier, et cela passera par la construction d’un rapport de forces massif. Ce mardi 2 juillet, la CGT Ford Blanquefort donne rendez-vous devant le TGI de Bordeaux (rue des Frères-Bonies). Le rassemblement au TGI sera suivi d’une assemblée générale avec conférence de presse à la Bourse du Travail à 14h15 pour discuter des suites.

Crédits photo : DAVID Thierry DT