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Débrayage massif à Dassault-Aviation : la direction ferme le site d’Argenteuil

Mardi 17 mars, face au refus de la direction de Dassault-Argenteuil de fermer l’usine pour endiguer l’épidémie de coronavirus, les salariés ont débrayé pour revendiquer la fermeture de l’usine.

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Ce n’est pas parce qu’il y a une pandémie qu’il faut arrêter de produire des instruments de mort. C’est ce qu’a expliqué, en substance, la direction du site Dassault-Aviation Argenteuil, un des sites historiques du groupe Dassault, qui y est implanté depuis 1951. Aujourd’hui, le site produit les deux avions emblématiques de l’avionneur : le Rafale, le chasseur à réaction de l’armée de l’air français, et les Falcon, la gamme de jets privé que produit Dassault depuis les années 1960. Près de 1000 salariés, sous-traitants compris, y travaillent, en 2x8, mais alors que de nombreuses usines ferment leurs portes une à une, l’heure n’était pas à l’arrêt de la production pour la direction.

« Les salariés sont révoltés de la décision de la direction de rester ouverts. Ils veulent rester confinés à la maison. Si la famille est confinée chez elle, ça ne sert à rien si les gars continuent de bosser : ils vont rentrer chez eux avec le virus. Tout le monde veut le confinement total, pour un minimum de quinze jours » nous a expliqué Anthony De Castro, délégué syndical CGT à l’usine d’Argenteuil. Lundi matin, un DGI (Danger Grave et Imminent) a été posé, et mardi une réunion extraordinaire du CSE a eu lieu. Face à l’obstination de la direction, qui n’a déployé aucun plan sanitaire, de donnant ni masque ni gants, les syndicats ont appelé à la grève dans l’usine, débrayant les ateliers un à un. Près de 300 employés se sont ainsi mis en grève, qu’ils soient ouvriers ou cadres. Face à la réaction collective des salariés, la direction a finalement plié, fermant l’usine jusqu’à lundi : « la direction a dit « réfléchir » tout en fermant le site jusqu’à lundi, donc évidemment que cela a pesé » se félicite le syndicaliste.

Jusqu’à lundi a minima, les travailleurs pourront donc rester confinés avec leurs familles et limiter au plus les interactions avec leurs collègues. Il aura fallu un débrayage pour faire entendre raison à la direction, comme si l’heure était à la construction d’avions de chasse pour aller bombarder on ne sait quel pays.


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Arthur Nicola

Journaliste pour Révolution Permanente.
Suivi des grèves, des luttes contre les licenciements et les plans sociaux et des occupations d’usine.
Twitter : @ArthurNicola_

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