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Guerre au Haut Karabakh : Des centaines de civils fuient les bombardements

Depuis fin septembre, l'Arménie et l’Azerbaïdjan sont entrés dans une dynamique qui a conduit à une guerre ouverte dans la région du Haut Karabakh. Aujourd'hui, les bombardements touchent les civils et poussent ces derniers sur le chemin de l'exil.

Julian Vadis

6 octobre 2020

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Plus les jours passent et plus la situation dans le Haut Karabakh devient critique. Des fortes tensions de fin septembre à l’intensification du conflit il y a quelques jours, l’Arménie et l’Azerbaïdjan sont aujourd’hui en guerre ouverte.

Une dynamique ascendante donc, dont on ne sait pas, pour l’heure, jusqu’où elle peut aller. Les bombardements touchent aujourd’hui les population civiles, poussant des centaines d’habitants du Haut Karabakh sur les chemins de l’exil. Tandis que les hommes sont envoyés au front, femmes et enfants prennent donc la route, au milieu des bombes, principalement pour gagner l’Arménie.

Dans ce contexte, la Russie se retrouve dans une situation difficile, avec le risque de voir son influence géopolitique affaiblie dans la région. Alliée, y compris sur le plan militaire, avec l’Arménie, Moscou a jusqu’ici chercher à privilégier la voie diplomatique afin de ne pas brouiller ses relations avec l’Azerbaïdjan. Toutefois, l’escalade militaire en cours réduit jour après jour la marge de manœuvre de la Russie, qui ne pourra se permettre de voir son allié arménien humilié sur le terrain de la guerre au risque de voir ses intérêts directs mis à mal.

Dans le même temps, la politique agressive de la Turquie, alliée de l’Azerbaïdjan, constitue une autre épine dans le pied de Moscou. Pour l’heure, Ankara ne semble pas encore décidé à une intervention directe, la Turquie étant déjà engagée sur de multiples fronts, de la Syrie à la méditerranée orientale. Le fait est que la Turquie et la Russie sont deux puissances qui, historiquement, se disputent l’influence géopolitique sur la région. Autrement dit, il n’est absolument pas à exclure que les forces militaires turques, directement ou indirectement, s’immiscent dans le conflit du Haut Karabakh, qui pourrait s’étendre sur le territoire arménien. Dans le même temps, le scénario d’une intervention russe est elle aussi tout sauf à écarter. Il s’agit objectivement de la plus grande inconnue de la situation, qui pourrait avoir des conséquences catastrophiques pour les masses populaires arméniennes et azéries.

Dès lors, il est clair que les intérêts capitalistes sont aujourd’hui la source des souffrances de la population du Haut Karabakh et pourraient encore empirer la situation. Pour l’heure, les puissances impérialistes occidentales restent en dehors du conflit, mais là encore une politique d’ingérence n’est pas à exclure. Face à ces tendances nationalistes et ses velléités d’hégémonie des gouvernements russe, turc comme arménien et azéri, l’intérêt des masses de l’ensemble de ces pays passent par une opposition franche à cette escalade guerrière. Il est clair que, sans cela, la dynamique risque fortement de s’approfondir, et aggraver encore la catastrophe actuelle.


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