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Un nouveau tournant pro -patronal

Indemnités prud’homales : Mailly s’est converti…aux arguments du MEDEF !

Stupeur. Au micro de FranceInfo, ce jeudi 14 décembre, Jean-Claude Mailly, le patron de Force ouvrière, a affirmé que le plafonnement des indemnités prud'homales instauré par les ordonnances sur la loi Travail d’Emmanuel Macron pourrait…effectivement permettre de débloquer des embauches.

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Interrogé sur la mise en application du plafonnement des indemnités prud’homales, le secrétaire général du syndicat Force ouvrière (FO) a estimé que le dispositif « peut déverrouiller psychologiquement peut-être des chefs d’entreprise, de petites entreprises, ça c’est possible, on verra ». Des arguments qui ont même surpris le journaliste Jean-Michel Aphatie « Déverrouiller, qu’est-ce que vous voulez dire ? », a-t-il relancé d’un ton incrédule. « Ceux qui pensent qu’ils ne peuvent pas recruter parce que ça risque de leurs coûter trop cher » précise Mailly, reprenant ainsi les arguments favoris …. De Pierre Gattaz ! 

Communément admis, ces arguments du MEDEF ne sont qu’une pâle copie d’un certain Pierre Gattaz, en fin de mandat à la tête du syndicat patronal. Les indemnités prud’homales, « c’est une cause vraiment importante de la peur d’embaucher des patrons, donc il faut plafonner ces prud’hommes à un niveau TPE-PME », affirmait-il notamment en janvier 2016, pour préparer les esprits à la loi El Khomri. Après avoir trahi sur la question de la négociation du plafonnement des indemnités prud’homales, Jean-Claude Mailly se targue désormais de non seulement légitimer la mesure et de l’appuyer, le tout en usant des même arguments que le MEDEF.

Le journal Marianne s’étonne même de cette conversion de Mailly aux indemnités prud’homales en pointant notamment « une analyse inattendue de la part d’un représentant d’un syndicat de défense des salariés » ou encore une « concession surprenante ». Le journal juge « d’autant plus étonnant » qu’en 2016, lors des débats sur la loi El Khomri, qui « comprenait dans sa première version ce même système de plafonnement », le même « Jean-Claude Mailly ne voulait surtout pas en entendre parler, jugeant la loi ‘inamendable’ et réclamant ‘son rejet’ pur et simple ». Entre-temps, en juin 2017, Mailly avait déjà trahi en n’excluant pas d’accepter la mesure, soulignant que "tout dépendra des montants".

Pour Jean-Claude Mailly, ces déclarations signent une nouvelle étape dans le tournant de collaboration ouverte avec le patronat. L’on dira un de plus. Après avoir abandonné la rue dans la bataille contre les ordonnances de la loi Travail, Mailly se payait la tête des manifestants qui comptaient manifester le 12 septembre avant d’être contraint par la base à une journée de mobilisation. Il semble donc qu’après avoir laissé passer la gronde à la base, l’ambition de Mailly soit de se repositionner face à la CFDT qui semble avoir la primeur des relations gouvernementales, en témoigne notamment la future loi Le Maire qui compte avancer sur une revendication de longue date de la CFDT sur la « co-détermination ».

Face aux trahisons qui s’accumulent d’un Jean-Claude Mailly, qui compte bien, lui et son bureau politique se retirer en avril 2018, avec des « promotions », c’est bien à la base de faire pression et d’exiger de ses directions de refuser toute compromission, toute négociation et tout dialogue social, aussi bien avec le gouvernement que le patronat.


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