Après la mobilisation du 19 janvier contre la réforme des retraites, lors de laquelle plusieurs dizaines de lycées s’étaient mobilisés, les lycéens étaient à nouveau en lutte ce mardi pour le deuxième jour de mobilisation nationale appelé par l’intersyndicale.

« Ne nous regardez pas, rejoignez-nous ! »

Dans différentes villes en France, comme à Paris, Toulouse ou encore Rennes, les élèves ont ainsi réaffirmé leur opposition à la réforme. A Paris, les lycées Racine, Turgot, Hélène Boucher, Voltaire et Balzac étaient ainsi bloqués. Dans d’autres villes, des établissements étaient également mobilisés, comme le lycée Jean Macé à Rennes ou Berthelot à Toulouse.

[DIRECT] Suivez toute la journée la mobilisation dans les lycées ⤵️

A Hélène Boucher (Paris) les lycéens mettent en place le blocus, la police les menace de réprimer et contrôle déjà des élèves#greve31janvier #GreveGenerale31janvier #GreveGenerale pic.twitter.com/FsMnnySZ3Q

— Le Poing Levé Lycée (@LPL_lycee) January 31, 2023

Pour Bianca, qui prenait la parole sur le blocus du lycée Racine (8ème arrondissement) à Paris : « Cette réforme est raciste, elle va appauvrir les plus pauvres. On se bat pour nos amis, nos familles, pour ceux qui n’ont pas les moyens de se battre. Rejoignez-nous ! ».

Sur l’établissement, l’ambiance était combative ce matin face à une présence policière importante. Comme on le voit dans une vidéo, les élèves étaient déterminés à maintenir leur blocus en place et l’ont montré aux forces de répression. Et pour cause, le matin même, aux alentours de 7h50, la police réprimait à quelques kilomètres de là les élèves du lycée Hélène Boucher.

Répression : les policiers chargent avec leur bouclier à Hélène Boucher (Paris)

Avec l'aide des machinistes du dépôts RATP de Lanny, les lycéens ripostent :

"Police casse toi ! Police casse toi !"#greve31janvier #GreveGenerale31janvier #GreveGenerale pic.twitter.com/TlIulrK8hx

— Le Poing Levé Lycée (@LPL_lycee) January 31, 2023

Si une préoccupation demeure, celle de réussir à massifier la mobilisation dans les lycées, la nécessité de s’allier avec les travailleurs en grève était également présente dans de nombreuses bouches, comme en témoigne Dora, militante au Poing Levé lycée et lycéenne à Voltaire (11ème) à Paris, pour qui la victoire « ne sera possible que par la grève reconductible ».

Du côté de Benoit, lycéen à Racine, cette perspective est d’ores et déjà dans le paysage avec l’appel à la grève de 72h de la CGT Total. « On sait que la jeunesse peut beaucoup apporter en radicalité, c’est pour ça qu’on doit se joindre à la date des raffineurs » expliquait-il au micro de Révolution permanente.

"On a besoin d'un vrai rapport de force pour gagner. Et on sait que la jeunesse peut beaucoup apporté en radicalité, c'est pour ça qu'on doit se joindre à la date des raffineurs" Benoît, lycéen à Racine #ReformeDesRetraites #grève31janvier @CGTTotal pic.twitter.com/sybuKqI5yc

— Révolution Permanente (@RevPermanente) January 31, 2023

Les lycéens concernés par le combat des retraites

Si la mobilisation n’est pas encore massive dans les lycées, pour de nombreux lycéens le combat actuel dépasse largement la stricte revendication du retrait de la réforme. Il s’agit ainsi également de lutter contre le Service National Universel, Parcoursup, la réforme des lycées professionnels et contre un système qui leur réserve un avenir de précarité.

Dans un contexte de crise économique très importante et d’une large colère contre le gouvernement, cette radicalité de la jeunesse lycéenne pourrait jouer un rôle décisif dans le bras de fer contre Macron. Pour qu’elle explose pleinement, il faut s’appuyer sur cette journée de mobilisation et multiplier les AGs dans les prochains jours.

Alors que l’Interfacs réunie à Paris 8 ce lundi a appelé à un rassemblement le 7 février en soutien à la date de 72h de grève posée par les raffineurs, le mouvement lycéen également pourrait se joindre à cette appel !