Tandis qu’hier la raffinerie de Normandie a débuté son processus de mise à l’arrêt, cette nuit les cheminots du technicentre de Chatillon, en Ile de France, ont débrayé et sont partis en grève sauvage, avec 100% des effectifs de la nuit dans le mouvement. « On a bloqué, il n’y a pas de train qui sortiront ce soir. Ça devrait suivre demain matin. On est prêt à faire comme en 2019 et à aller jusqu’à que plus un train ne circule sur l’axe atlantique » note Rachid, cheminot au Technicentre, aux alentours de minuit.

L’ambiance est déterminée et l’heure à la colère. Clément, cheminot et élu Sud Rail, explique : « On part en grève sauvage suite au 49.3. Ils veulent faire passer en force la réforme des retraites ? Nous on va faire usage de notre propre 49.3 c’est-à-dire la grève sauvage ». Face à l’attitude intransigeante du gouvernement, des secteurs du mouvement ouvrier sont en train de durcir le ton, à Chatillon les grévistes l’ont décrété : il n’y aura pas de délai de prévenance.

Dans la nuit les bouchons à l’entrée du technicentre se sont accumulés et une partie du site a été plongée dans le noir, les travailleurs du nettoyage d’ONET ont déposé un droit de retrait et les grévistes sont sortis à la lumière des torches. « On ne peut plus rester dans le calme comme le prône l’intersyndicale, pour gagner il faut une grève générale, une grève dure. Ce mouvement doit prendre une plus grande ampleur. Nous on va se battre jusqu’au bout » défend Clément.

Une grève sauvage qui n’est pas sans rappeler le mouvement sauvage qui avait éclaté en octobre 2019 dans le même technicentre. A l’heure du 49.3, à un moment ou Laurent Berger dénonce la mise au feu de poupée à l’effigie de Macron, les raffineurs de Normandie en arrêtant la raffinerie et les grévistes de Chatillon en partant en grève sauvage montrent une autre voie que le mouvement devrait emprunter : celui de la grève dure, reconductible et généralisée à tous les secteurs.