Jeudi 5 décembre le mouvement de grève dans l’éducation nationale a connu une ampleur véritablement historique. Avec près de 70% d’enseignants mobilisés d’après les syndicats, un grand nombre d’écoles sont restées fermées. A Paris, seules 3 écoles primaires ont assuré le « service minimum ». Tout cela illustre une mobilisation comme on ne l’avait pas vu depuis plus de 15 ans dans ce secteur. Dans les Hauts-de-France, les lycées ont été fortement touchés avec plus de 30 % des cours non-assurés dans certaines villes.

Après la manifestation parisienne, d’une ampleur rarement vue malgré l’importante répression, une Assemblé générale de l’éducation s’est tenue à la Générale à Paris, peu avant l’AG interprofessionnelle. Au total près de 360 enseignants était réunis, représentant près de 120 établissements de région parisienne. Dans les débats, la question des retraites s’est articulée à l’exigence du retrait des réformes Blanquer qui avaient déjà été le point central de la grève du Bac de l’an passé. En réalité, c’est un malaise général et profond qui est présent dans tout le secteur de l’éducation comme l’ont montré le suicide de Christine Rhenon, directrice d’école ou la tentative de suicide d’une lycéenne dans le 93 en Novembre.

Cette Assemblée générale s’est ouverte par l’intervention de représentants de différentes AG de ville, et démontre un fort degré d’auto-organisation. S’organiser à l’échelle des « bahuts » et des villes et se coordonner à l’échelle nationale, voilà une des clefs pour permettre à toute la radicalité du mouvement de s’exprimer et de faire flancher Blanquer, Macron et l’ensemble du gouvernement. La reconduction du mouvement a été voté par 340 voix sur 360 montrant l’ancrage du mouvement au-delà de la journée du 5. C’est par la grève reconductible et l’auto-organisation que les profs seront aussi en mesure d’affirmer leurs revendications et surtout de les obtenir. L’Assemblée s’est ensuite terminée dans une ambiance combative.