9 mois fermes pour des syndicalistes ? Quand la justice défend les intérêts patronaux


L’affaire Goodyear, c’est l’histoire d’une énième fermeture d’usine au cours de laquelle une multinationale cherche à fermer une usine rentable qui ne l’est pas assez pour elle. Malgré une longue lutte, l’usine ferme en janvier 2014, laissant sur le carreau 1143 travailleurs maintenant chômeurs qui n’ont plus qu’à aller pointer chez Pôle Emploi, avec en prime la difficulté de trouver un job avec une ligne « j’ai défendu mon usine chez Goodyear ». C’est la misère sociale, mais aussi la santé misérable de travailleurs de la chimie et la déprime des chômeurs : entre 2014 et 2016, 12 des licenciés sont morts, 9 de cancer, 3 de suicides. C’est l’histoire d’un millier de familles qui se retrouve dans la précarité du fait d’un patron qui en voulait plus pour sa poche : en janvier 2016, seuls 120 ex-salariés avaient retrouvé un CDI, soit juste 10% ! Malgré les soutiens, de France ou de beaucoup plus loin, l’usine ferme, promettant de ne pas en rester là : pour avoir séquestré le DRH et le directeur de la production, le patronat laisse la justice d’Etat finir son travail, et condamner 8 militants à 9 mois de prison ferme. La double peine : après le licenciement, la prison !

Riposter tous et toutes ensembles le 19 et le 20 octobre et organiser la riposte sur les facs !


Dans une réunion à la bourse du travail le 28 septembre, Michaël Wamen, tête de proue des condamnés, rappelait sa volonté ferme de voir « un rassemblement unique à Amiens », que tous les soutiens puissent frapper « au même endroit, même jour, même heure », une politique que ne défendait pas la confédération CGT, qui préférait des rassemblement sur tout le territoire. Cependant, dans un contexte où le mouvement ouvrier est durement réprimé après le mouvement de lutte contre la loi travail (comme à la SNCF, chez Air France ou avec les militants de BDS), la confédération à finalement appelé à deux jours « de grève et de mobilisation » ces deux jours d’octobre. De plus, Michaël Wamen rappelait à la bourse du travail que la répression policière et judiciaire était aussi à condamner au sens large : la mort d’Adama Traoré en juillet et les procès de militants des manifestations contre la loi travail ne sont que d’autres visage d’une même matraque, d’une même justice.

Cette riposte commence à prendre forme,avec des montées en car de toute la France, ainsi que de Belgique et de Suisse. L’enjeu est clair : reprendre la main contre ces condamnations et faire de la relaxe des Goodyear un motif de lutte qui unisse toute l’avant-garde de notre classe qui s’est battu le printemps.

Les étudiants aussi !


Sur les universités, nous devons organiser une montée des étudiants sur Amiens, surtout quand on sait que la jeunesse a été particulièrement touchée par la répression. L’union entre le mouvement étudiant et le mouvement ouvrier, une union qui a pu esquisser de belles prémices ce printemps, doit se renforcer dans une solidarité de classe, c’est à dire une jeunesse qui réponde présente à l’appel du 19 et 20.