Lundi 23 Novembre : la nouvelle équipe administrative du Lycée François Mauriac, à Bordeaux, prend place pour la première fois dans les locaux de l’établissement. Pour l’occasion, cette dernière se voit accueillie d’une manière peu conventionnelle : une journée de mobilisation et de grève.

Car la colère monte dans l’établissement. Ce n’est que trois jours plus tôt que l’équipe éducative a été informée de l’arrivée d’une nouvelle direction. Pire encore : le soir même, les professeurs ont également appris que le rectorat s’engageait dans des procédures disciplinaires contre trois de leurs collègues ! En cause ? Leur participation au mouvement de grève contre la réforme des E3C pour laquelle 4 professeurs de Melle avaient déjà été sanctionnés.

« Ce qui est reproché à nos collègues ? S’être mobilisé-e-s pour faire barrage à la mise en œuvre de la réforme du bac Blanquer. Encore une fois, l’administration cherche à réprimer celles et ceux qui, engagé-e-s dans l’action syndicale, s’opposent à la politique ministérielle », dénonce le syndicat SUD Éducation.

Pour avoir fait usage de leur droit de grève, ces trois professeurs risquent aujourd’hui des sanctions qui vont du blâme jusqu’au déplacement d’office. Une répression d’autant plus incompréhensible qu’elle reproche aux enseignants en question des faits qui remontent au mois de janvier, il y a plus de dix mois de cela ! Incompréhensible, du moins, si l’on oublie que les professeurs en question sont tous trois syndiqués et en désaccord ouvert avec la politique menée par Jean-Michel Blanquer... Des victimes loin d’avoir été choisies au hasard, donc, visées par des procédures qui se rapprochent plus du procès politique que de de la protection du bien-être des élèves.

Et si la répression est brutale, la réponse des enseignants ne s’est pas faite attendre. Lundi même, une assemblée générale intersyndicale a décrété la grève, suivie par 50 % du personnel. Dans un communiqué, le syndicat SUD Éducation dénonce les méthodes répressives du rectorat, sous les ordres du Ministère :

Le syndicat Snes FSU ajoute : « C’est un véritable changement de ton envers des enseignants qui ont juste exercé leur droit de grève. ».

Ne nous y trompons pas : aucune de ces mesures répressives n’a pour but de parfaire l’éducation des élèves. Encore moins d’offrir aux professeurs - qualifiés il y a quelques semaines à peine de « héros de la nation » - de meilleures conditions de travail. Il s’agit là d’un changement de direction bureaucratique et expéditif, piloté par le Ministère, dans le seul but de faciliter la répression anti-syndicale contre un corps professoral jugé trop peu docile. Une mise sous tutelle politique des établissements jugés trop récalcitrants.

Contre la mise au pas des professeurs, contre la répression anti-syndicale dans l’Éducation Nationale et partout ailleurs, et contre le flicage généralisé, nous soutenons et vous invitons à soutenir, par tous les moyens possibles, les professeurs du Lycée François Mauriac en lutte qui exigent l’abandon des poursuites contre leurs collègues.

A ces fins, nous vous invitons à partager leur caisse de soutien ainsi que leur communiqué, la pétition des élèves et celle des parents d’élèves.

Vendredi 27, rendez-vous devant le rectorat pour exiger la levée des sanctions !.