Jean-Michel Blanquer avait déjà fait mouche en annonçant, le vendredi 6 décembre, avant même 8h, heure où le comptage devient possible, un taux de grévistes de 10%. Rien à voir avec la réalité du terrain, où dans de nombreux établissements, les enseignants ont reconduit la très forte grève du jeudi 5 décembre.

Mardi 10 décembre, le ministre récidive en annonçant entre 12 et 19% de grévistes dans l’éducation. Le SNES-FSU, premier syndicat dans les collèges et lycées, annonçait lui 62% de grévistes dans le secondaire au niveau national. Dans le primaire, les syndicats comptaient 33% de grévistes.

Mais sur le terrain, le mobilisation continue : une centaine d’école étaient fermées mardi à Paris, 14 crèches totalement fermées à Marseille selon La Provence, des dizaines d’écoles, des services de cantine non-assurés, des « services d’accueil » mis en place dans les écoles à Toulouse mais des classes fermées, des lycées parisiens où les taux de grève dépasse les 50%... Rien ne dit que le mouvement s’essouffle, bien au contraire.

Blanquer voudrait faire croire que ses annonces sur les supposées compensations des pertes de pensions par des « primes de mutation et d’orientation » ont calmé la colère enseignante. Mais il n’en est rien : d’autant plus lorsqu’on sait que ces primes seront conditionnées et... non prises en compte dans le calcul de la retraite !

Dans ses estimations, le SNES fait valoir qu’il faudrait 1500 euros d’augmentation net par mois pour compenser les pertes attendues sur les pensions de retraite. Face à ces chiffres, le ministre continue de démonter les outils de simulation fournis par les syndicats avec une mauvaise foi à laquelle les enseignants commencent à avoir l’habitude.