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21 janvier

150 000 personnes contre la loi immigration : après la mobilisation réussie, la bataille doit se poursuivre

Plus de 150.000 personnes ont manifesté dans toute la France ce dimanche d’après la CGT. Une forte mobilisation qui doit cependant se poursuivre, alors que les collectifs de sans-papiers et des syndicats de l'éducation appellent à la mobilisation le 25 janvier.

Paul Morao

21 janvier

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150 000 personnes contre la loi immigration : après la mobilisation réussie, la bataille doit se poursuivre

25.000 à Paris, 10.000 à Marseille, 4.000 à Rennes, 4.000 à Toulouse la veille, 3.000 à Montpellier et Lille, 2.000 à Caen, mais aussi des centaines de manifestants dans de nombreuses villes du pays. Ce dimanche, 150.000 personnes se sont mobilisées contre la loi immigration dans 164 manifestations et rassemblements d’après la CGT. Une mobilisation initiée par les directions syndicales et 201 personnalités syndicales, politiques et de la culture qui ont, en grande partie, manifesté en tête de cortège à Paris.

Dans les différentes villes de France, les mobilisations ont réuni des contingents de militants locaux de la gauche syndicale, politique et associative, en phase avec l’arc large qui appelait à la journée. Dans les cortèges, de nombreux jeunes et familles étaient venues manifester pour dénoncer une loi d’extrême-droite et demander son retrait. En dehors des cortèges d’organisations, un cortège de personnels de l’éducation opposé à la loi a réuni plusieurs centaines de personnes à Paris, tandis qu’à Lille, les grévistes d’Emmaüs ont pris la tête de la manifestation.

Malgré la présence de plusieurs centaines de travailleurs sans-papiers accompagnés par la CGT, l’absence des collectifs de sans-papiers franciliens, qui portent la lutte contre la loi immigration depuis 1 an et avaient choisi de ne pas manifester ce dimanche pour des raisons politiques, s’est ressentie dans l’ambiance de la manifestation parisienne, moins dynamique que celle du 14 janvier. A Marseille, l’existence d’un pôle radical a permis de contrecarrer cette tendance, en réunissant plusieurs milliers de personnes contre la loi immigration et pour la Palestine dans une ambiance combative.

Alors que les collectifs de sans-papiers appellent à une journée de mobilisation le 25 janvier et que des syndicats de l’éducation appellent à faire grève à cette occasion, la question de la suite à donner à cette journée est primordiale. Depuis le point fixe de Révolution Permanente, Irène, militante au Poing Levé, expliquait en ce sens : « Il faut se battre pour la régularisation de toutes et tous les sans-papiers, et il faut un plan de bataille d’ensemble. Il faut se coordonner entre les différents secteurs du monde du travail, de l’antiracisme ou de la jeunesse, et encore plus à l’heure où l’extrême-droite progresse partout dans le monde. »

De ce point de vue, le discours des organisateurs de la manifestation de ce dimanche, directions syndicales en tête, qui ont défilé derrière une banderole « Liberté, égalité, fraternité » reste en décalage avec la situation. A Paris, Sophie Binet a réaffirmé : « c’est un message vis-à-vis du Président de la République qui est là pour rassemble le pays, pour faire respecter la Constitution, notre identité républicaine, (…) qui ne doit pas promulguer cette loi. » Une logique d’interpellation républicaine du Président, qui privilégie la conciliation avec le pouvoir, à l’heure où celui-ci multiplie les annonces de nouvelles attaques.

A l’inverse, l’enjeu reste de construire une riposte d’ensemble, y compris par la grève, qui permette d’articuler le refus de la loi immigration et la bataille contre l’ensemble des attaques à venir du gouvernement. Après la mobilisation de ce dimanche et celle de dimanche dernier qui montrent une aspiration de différents secteurs à reprendre la rue, cette perspective est la seule à même de tisser l’alliance entre l’ensemble des secteurs du monde du travail, de la jeunesse et des classes populaires, pour s’opposer à Macron et à l’influence croissante de l’extrême-droite.


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