Des assistants d’éducation et des professeurs du collège de la Cerisaie à Charenton-le-Pont, dans le Val-de-Marne, ont publié ce vendredi 5 janvier un communiqué, diffusé par SUD éducation 94. Ils y annoncent se mettre en grève les 9, 10 et 11 janvier en opposition à la loi Immigration, qui a été votée le 19 décembre, par une coalition parlementaire LREM-LR-RN. Cette loi constitue une attaque xénophobe en règle contre l’ensemble des étrangers vivant et travaillant en France. Dans l’éducation, cette loi va rendre la vie impossible à de nombreux élèves et à leur famille.
Les travailleurs du collège de Chanreton dénoncent ainsi dans leur communiqué « cette loi [qui] tend à criminaliser toute personne n’étant pas "française" ce qui indubitablement aura des répercussions sur le milieu scolaire ». Un constat d’ailleurs partagé par de nombreux autres travailleurs de l’éducation et par de nombreux lycéens, qui avaient organisé plusieurs grèves et blocages avant les vacances de Noël, par exemple à Paris, à Marseille, à Angers ou encore à Nantes. Les grévistes de la Cerisaie expliquent à ce titre que leur propre mobilisation s’inscrit dans « la multiplicité des actions en opposition à cette loi discriminatoire » et invitent « à multiplier les actions dès la rentrée scolaire ».
Le secteur de l’éducation est en première ligne des offensives racistes et xénophobes de Macron qui visent à précariser les plus précaires et à trouver des boucs émissaires à tous les problèmes du pays. La rentrée de septembre 2023 avait ainsi été marquée par une campagne raciste et islamophobe contre l’abaya, menée par Gabriel Attal, à l’époque ministre de l’Education et désormais Premier ministre ; tandis que 2022 avait été l’occasion pour ce même gouvernement de mettre en place un « plan laïcité », qui prenait pour cible les élèves musulmans. D’une manière générale, Macron veut faire de l’école le point de départ de ses politiques autoritaires. Face à l’inflation et à la catastrophe écologique, il promet plus d’uniformes, de treillis et de saluts aux drapeaux.
C’est avec ce lourd passif en tête que les grévistes expliquent dans leur communiqué qu’ils « [refusent] de laisser les politiciens dicter le sort de l’école », alors que les ministres de l’éducation successifs ont enchainé les réformes violentes.
En se mettant en grève contre cette loi et en appelant le reste du monde du travail à les rejoindre, les travailleurs de la Cerisaie rappellent la nécessité d’une lutte par la grève sur tous les lieux de travail. La loi immigration est à la fois une offensive contre les étrangers, mais aussi contre l’ensemble des travailleurs.
Il est donc fondamental de nous organiser pour construire une contre-offensive d’ampleur qui fasse échec à la promulgation de la loi immigration et soit une base pour enrayer toutes les attaques des capitalistes contre nos droits, conditions de travail et de vie.
C’est dans cette optique que Révolution Permanente co-organise ce vendredi 12 janvier à 19 heures une réunion publique avec les Gilets noirs, le collectif de sans-papiers de Montreuil, la coordination des sans-papiers 75 et le Collectif d’action judiciaire. Un temps de débat essentiel en vue de la manifestation qui aura lieu dimanche 14 janvier !
