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Loi immigration

« On refuse de stigmatiser nos élèves » : Grève dans l’éducation contre la loi immigration

Ce lundi 18 décembre, à Marseille, à l’occasion de la journée internationale des migrant·e·s et d’une mobilisation nationale contre la loi immigration, une centaine de grévistes ont répondu à l’appel à la grève de Sud Educ 13 et la CNT-F, contre l’offensive réactionnaire du gouvernement et sa loi immigration.

Martin Joubert

20 décembre 2023

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« On refuse de stigmatiser nos élèves » : Grève dans l'éducation contre la loi immigration

Crédits Photo : Révolution Permanente Marseille

La crise politique ouverte par le rejet de la loi immigration à l’Assemblée Nationale se transforme en véritable course aux mesures racistes dans la Commission Mixte Paritaire. Alors que le macronisme tente de passer sa loi main dans la main avec l’extrême droite, les travailleurs de l’éducation à Marseille se sont mis en grève lundi, pour exiger le retrait de ce projet. 

En plus de l’appel à la manifestation signée par plus de 300 organisations, la Marche des Solidarités et 15 collectifs de sans-papiers avaient appelés à une mobilisation nationale depuis le mouvement ouvrier. Cet appel a notamment été suivi par les personnels du lycée Voltaire de Paris mais également à Marseille dans plusieurs établissements, à l’appel de Sud Educ 13 et de la CNT-F.

Une centaine de travailleurs de l’éducation ont répondu à l’appel d’une grève pour protester face à la xénophobie et au racisme d’Etat, incarnée dans une loi du gouvernement qui répond en large partie aux exigences de la droite et de l’extrême droite. « Beaucoup parlent du danger de l’extrême droite en 2027, mais il faut se mobiliser maintenant », rapporte Emilie, enseignante au Lycée Artaud, gréviste et syndiquée à Sud Educ 13. Elle rajoute que cette loi n’est qu’un dernier exemple d’une surenchère raciste : « On refuse l’instrumentalisation du meurtre de notre collègue Dominique Bernard, on refuse le durcissement de la loi, on refuse de stigmatiser nos élèves. » 

Les travailleurs de l’éducation dénoncent l’impact de la loi sur leurs élèves et leurs familles, et pointent particulièrement l’article 13 du projet de loi immigration conditionnant la délivrance d’un titre de séjour au respect des « principes de la République ». Un article aux contours flous qui pourrait déboucher sur des pratiques de flicage pour les travailleurs de l’éducation, comme cela a été le cas dans les écoles après le meurtre à Arras ou avec l’interdiction de l’abaya. «  L’Etat nous demande de considérer nos élèves comme des ennemis intérieurs  », résume Emilie.

Cette journée du 18 décembre a aussi été l’occasion pour les grévistes de se réunir lors d’une assemblée générale réunissant travailleurs de l’éducation et parents d’élèves afin de discuter de la situation réactionnaire et des perspectives de mobilisation par la suite depuis leurs établissements. Le soir, les grévistes ont rejoint la manifestation marseillaise contre la loi immigration. Une manifestation qui a réuni de centaines de personnes de syndicats, d’associations, de partis, et de collectifs de sans-papiers, y compris les mineurs isolés étrangers à la rue, réclamant une prise en charge digne en matière d’hébergement autant qu’en éducation. Dans les rues de Marseille, les manifestants ont scandé pour l’ouverture des frontières et contre le projet de loi dans son ensemble.

Face à cette offensive réactionnaire qui se poursuit maintenant entre la droite et les macronistes en Commission mixte paritaire, la gauche institutionnelle—dont une partie s’était adaptée au climat raciste actuel—ne se satisfait que d’une interpellation d’un gouvernement, sans poser de plan de bataille au-delà du parlement face à son durcissement autoritaire et ses multiples capitulations à l’extrême droite. Même constat du côté des directions syndicales qui se contentent d’appeler le gouvernement à prendre ses responsabilités et d’appeler aux manifestations, mais sans déveloper de plan de bataille.

De leur côté, les grévistes de l’éducation à Marseille appellent à élargir et poursuivre le mouvement, y compris par la grève. Un exemple à suivre qui pointe la nécessité de l’implication du mouvement ouvrier, avec ses méthodes de lutte, dans une bataille permettant d’initier un rapport de force suffisant pour contrer l’offensive raciste du gouvernement. Face à toutes les offensives réactionnaires aux durcissements xénophobes de la loi immigration imposées par la droite et l’extrême-droite, le mouvement ouvrier doit construire dès maintenant un front large dans la rue !


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