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Edito

Faire de la journée de mobilisation du 17 septembre un point d’appui pour la suite

Ce 17 septembre, les syndicats CGT, Solidaires, FSU et les organisations de jeunesse appellent à une journée de mobilisation nationale. Si le gouvernement fustige cet appel, cette journée doit servir de point d'appui pour la construction d'un rapport de force conséquent face à la crise sanitaire et économique.

Julian Vadis

15 septembre 2020

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Crédits photo : O Phil des contrastes

Après la mobilisation des Gilets jaunes ce 12 septembre, qui a marqué le coup d’envoi de la rentrée sociale, les syndicats CGT, Solidaires et FSU ont appelé, aux côtés d’organisations de jeunesse, à une journée de mobilisation nationale interprofessionnelle ce 17 septembre. Un appel à une « une puissante journée nationale d’action, de grève et de manifestation », pour reprendre les termes du communiqué de la CGT, qui n’est, sans surprise, pas du goût du gouvernement.

Ainsi, le premier ministre Jean Castex en a appelé, dès le jeudi 3 septembre, « au sens des responsabilités » estimant qu’il fallait « faire progresser le dialogue social » à la SNCF, qui a été au cœur, avec la RATP, de la grève historique contre la réforme des retraites de l’hiver dernier. Toujours concernant le secteur ferroviaire, Jean-Baptiste Djebbari, ministre délégué aux Transports, a joué la carte du mépris, se demandant si nous n’avions pas affaire à une « grève par habitude ».

Pourtant, les raisons de se mobiliser sont nombreuses pour ce 17 septembre. Outre la gestion proprement catastrophique du gouvernement sur le plan sanitaire, la crise économique actuelle condamne déjà plus de 200 000 travailleurs aux affres du chômage, une tendance qui devrait aller crescendo, selon les prévisions disponibles, dans les prochains mois. Dans le même temps, après avoir massivement aider les grandes entreprises, le gouvernement a offert, via son plan de relance, 100 milliards de plus au patronat, qui apparaissent clairement comme une subvention aux licenciements alors que les plans sociaux se multiplient et que d’autres sont en gestation. Du Segur de la santé aux allégements d’impôts pour les entreprises, revendication historique du patronat français, en passant par des investissements « écologiques » en parallèle d’aides au développement de secteurs polluant comme l’agroalimentaire ou le tourisme, ces 100 milliards d’euros visent avant tout à maintenir les profits du grand patronat, exposant les petites entreprises au risque de faillites et condamnant les travailleurs au chômage et à la précarisation.

Dans ce contexte général, une série de grèves et de luttes, dans l’automobile, l’aéronautique ou bien encore le secteur alimentaire et la santé, ont fleuri ces dernières semaines, tout en restant partielles et isolées. Des mouvements salutaires, et qui doivent être des exemples à suivre, mais qui ne pourront obtenir de victoire réelle sans un mouvement d’ensemble. En effet, l’offensive du patronat et du gouvernement est globale, pour faire payer la crise aux travailleurs. La riposte doit donc être, elle aussi, globale et d’ampleur, à la hauteur des attaques en cours.

C’est ici que l’on touche aux limites de l’appel au 17 septembre. Si une série de syndicats ne participent même pas à cette journée de lutte, il est clair que la stratégie adoptée jusqu’alors, en particulier par la CGT, est en-deçà des enjeux. Outre le fait que cette journée a été assez peu « préparée », l’attitude consistant à appeler à une journée isolée tout en maintenant le cadre délétère du dialogue social avec le gouvernement et le patronat pour obtenir des « contreparties » au plan de relance désarme notre camp social. Tout au contraire, il faut immédiatement rompre ces cadres de collaboration, et s’atteler à un plan de bataille exigeant zéro licenciements, zéro baisses de salaires, développant les éléments de solidarité pour aller vers un mouvement d’ensemble, seul capable d’imposer un rapport de force à même de pouvoir renvoyer dans les cordes le gouvernement et le patronat. A Toulouse, la rencontre des travailleurs de l’aéronautique appelée dès la fin de la manifestation à la bourse du travail, rassemblant des salariés syndiqués ou non, va dans ce sens, et est une initiative salutaire dans le contexte actuel. Pour faire de cette date du 17 septembre un point d’appui face aux attaques en cours, et à venir.


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