Depuis deux jours, les travailleurs de l’usine Sidel d’Octeville-sur-mer sont en grève. Le site d’Octeville-sur-mer est l’un des principaux centres français du fournisseur de solutions d’emballages de liquides alimentaires Sidel. Les négociations annuelles obligatoires (NAO) ont mis en évidence des revendications sur l’emploi et les conditions de travail. Mais aussi des revendications sur la hausse des salaires.

En effet la direction cherche à imposer des hausses de salaires individuelles basées sur « le mérite » des employés. Alors que le coût de la vie ne fait qu’augmenter, la direction instrumentalise cette situation de manière à d’exercer une pression et un contrôle accru sur le travail des salariés.

Au contraire, les grévistes revendiquent des augmentations de salaires cohérentes vis-à-vis de l’inflation, qui était de 2,9% cette année. À ce titre c’est une augmentation de 145 euros pour tous les salariés qui est exigée. Le retard sur l’inflation accumulé à cause d’un gel des salaires l’année dernière ne peut être compensé par les propositions de la direction, avec une augmentation des salaires de l’ordre de 1,9%. Les revendications portent également sur les embauches : les grévistes revendiquent des embauches sur les secteurs critiques et le remplacement de tous les départs, alors que les effectifs ont subi des baisses ces dernières années et que la direction refuse de s’engager sur un effectif constant.

Pour défendre ces revendications, les travailleurs ont débrayé mardi à 14h30 pendant quasiment 3 heures. Ce débrayage a mobilisé plus de 250 personnes, alors qu’encore la moitié des effectifs sont en télétravail. La grève est suspendue jusqu’aux nouvelles négociations avec la direction prévue vendredi matin. Cette négociation sera suivie d’une nouvelle Assemblée Générale réunissant tous les employés pour décider de la suite du mouvement.

Cette mobilisation constitue le deuxième débrayage chez Sidel depuis 15 jours, avec une assez forte dynamique, qui se traduit dans le nombre de travailleurs en débrayage et la variété des postes concernés avec notamment, fait assez atypique, de nombreux cadres qui se sont rendus au rassemblement.

Reynald, travailleur chez Sidel et syndiqué CGT explique la mobilisation et la colère actuelle par la politique offensive de macron vis-à-vis du monde du travail, dont les employés ont subi les conséquences de plein fouet en pleine période de Covid. En effet, pour ce travailleur, « le monde du travail montre qu’il en a marre de ce gouvernement et toutes les classes de l’industrie et du secteur tertiaire se mobilisent donc en ce sens ». Il poursuit en précisant que « la lutte est la même pour tout le monde, on veut plus de pouvoir d’achat, de l’emploi et de meilleures conditions de travail. »

Cette grève importante s’inscrit dans un contexte d’ébullition sociale, et dans la lignée des mobilisations à Lafarge, Tipiak, Lustucru, ou encore la RATP et la SNCF. Autant de combats dans lesquels les travailleurs se sont mobilisés pour les salaires et les conditions de travail, souvent en réaction au mépris de leurs directions lors des NAO (négociations annuelles obligatoires). Face à l’inflation, et à un patronat qui précarise toujours plus les travailleurs, seule la lutte paie !