En cette rentrée, la situation a évolué pour le gouvernement qui se trouve fragilisé par les multiples affaires et par l’effondrement de la popularité du président. Affaibli, celui-ci doit ainsi concilier un objectif de réduction des déficits et de destruction des acquis sociaux, en phase avec son programme, et l’apparence d’un « virage social » afin de reconquérir une base sociale qui s’éloigne sur la gauche, gênée par la politique du « président des riches ». Cet introuvable équilibre s’exprimaient clairement ces derniers jours dans le discours de Muriel Pénicaud sur l’assurance-chômage, annonçant n’avoir « aucun tabou » sur la dégressivité des allocations chômages tout en dénonçant la multiplication des contrats courts.

Mais dans ce contexte, au lieu de refuser de négocier la casse de l’assurance-chômage, les syndicats ont accepté de s’asseoir sagement à la table de Muriel Pénicaud pour discuter des reculs sociaux à venir. Ils ont ainsi pu écouter la ministre du travail annoncer que le gouvernement entendait réaliser 3 à 3,9 milliards d’euros d’économie sur les trois années à venir, en ciblant pour cela des mesures en faveur des plus précaires : droits rechargeables, règle de l’ « activité conservée », dégressivité des aides.

A la suite de la réunion, Les syndicats ont eu beau dénoncer une « logique budgétaire », ils n’offrent de fait toujours aucun plan de bataille crédible. Depuis la rentrée, la CGT c’est ainsi contenter d’annoncer des mobilisations sans appel à la grève, comme le 18 septembre à la SNCF, ou encore sans appel national pour la date du 9 octobre, aux côtés de FO et Solidaires.

Après la stratégie désastreuse du 2 sur 5, et au moment où la macronie est en crise, la question d’une contre-offensive et de ses modalités doit être posée clairement pour que à cette crise par en haut vienne répondre une mobilisation des travailleurs par le bas. C’est le seul moyen de faire comprendre que la casse de l’assurance-chômage ne se négocie pas.

Crédit photo : AFP