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« Ce n’est qu’un début »

Pas de 5e mandat ? La jeunesse algérienne dans les rues contre tout ce système

Après l’annonce du report des élections présidentielles, la colère est loin de redescendre. Ce mardi matin, de nouvelles manifestations ont eu lieu.

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Dès l’annonce du renoncement au 5e mandat de Bouteflika, des milliers d’Algériens, et parmi eux de nombreux jeunes sont descendus dans les rues pour fêter leur victoire de cette première bataille, qui ne signifie néanmoins pas la fin de la guerre contre ce pouvoir autoritaire. C’est ainsi que juste après l’annonce, des appels à manifester ont circulé, notamment chez les étudiants pour manifester contre cette « ruse » selon leurs propres mots de Bouteflika.

En effet, il s’agit là d’une manœuvre du gouvernement pour jouer la montre en essayant de canaliser la colère historique qui s’est exprimé dans tout le pays ces dernières semaines, tout en essayant de diviser le mouvement.

Il s’agit de la troisième manifestation appelée directement par les étudiants et rassemblant des milliers de manifestants. Dans un pays où plus de la moitié de la population a moins de 30 ans et qui compte 1,7 millions d’étudiants, la mobilisation de la jeunesse est centrale, et montre la voie sur bien des aspects.

La première manifestation proprement étudiante était motivée notamment par un rejet des 11 organisations étudiantes qui avaient ouvertement soutenu Bouteflika, dans un moment où la lutte contre les bureaucraties soutenant le pouvoir, notamment dans le mouvement ouvrier est centrale.

Dans la rue pour exiger « la fin d’un système »

Aujourd’hui, la jeunesse continue à reprendre les rues, pas seulement contre Bouteflika ou pour réaffirmer leur refus d’un cinquième mandat, mais contre cette prolongation imposée d’un pouvoir autoritaire, et contre tout ce système antidémocratique qui maintient dans la précarité des millions d’Algériens.

A Alger, des rassemblements massifs ont eu ainsi lieu ce mardi matin. « Les étudiants résistent à la prolongation du 4e mandat ! », « Il faut sauver le peuple, pas le pouvoir », « Pas de ruse, Bouteflika » scandaient ainsi les étudiants dans différentes villes. En troquant le 5 barré pour un 4 rayé de rouge, ils ont affirmé le refus de ce système à Alger, mais aussi à Constantine, Annaba ou Bejaïa.

C’est cette peur de la radicalité et de la capacité d’entraînement de la jeunesse algérienne qui avait d’ailleurs motivé la mise en place de vacances prématurées par le ministre de l’Enseignement supérieur, Tahar Hadjar pour empêcher que les mobilisations étudiantes se développent et s’organisent.

Et c’est face aux manifestations massives, à la radicalité des étudiants et au mouvement de grève générale appelé du 10 au 15 qui a fait reculer le camp Bouteflika. Mais ce recul est plus qu’insuffisant face aux aspirations des travailleurs et de la jeunesse algérienne, qui ont repris les rues pour exiger bien plus que cette mascarade de démocratie.


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