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Jean Michel Blanquer

Coup de gueule d’une prof : « Le plan du ministre c’est qu’il n’y a pas de plan face à la pandémie ! »

Une prof pousse un coup de gueule après les déclarations de Blanquer et du gouvernement sur la gestion de l'épidémie dans l’Éducation Nationale. Alors que la macronie cherche à sortir victorieuse de cette crise, la réalité est bien plus sombre.

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Crédits photo : THOMAS SAMSON/AFP

Non tout n’est pas prêt malgré le calme et les sorties réitérés de Jean Michel Blanquer, au contraire rien n’est prêt ! Et celui-ci s’en lave bien les mains (il n’est pas le seul d’ailleurs) renvoyant la responsabilité de l’organisation de la continuité pédagogique au local, à la responsabilité individuelle. Alors c’est la grande pagaille et on pourrait penser les travailleurs de l’éducation nationale habitués à faire face aux injonctions contradictoires, mais quand le premier ministre, le président et le ministre de l’éducation nationale n’accordent pas leurs violons, difficile de comprendre où ils veulent aller et du coup où on va.

Si l’incertitude a rythmé les derniers jours de travail dans les établissements en voyant les écoles des différents pays se fermer tour à tour, personne n’était prêt à cette fermeture des établissements, annoncé par Macron le soir du jour même où Blanquer avait prétendu qu’il n’y aurait pas de fermeture. Alors, le lendemain, les chefs d’établissement ont baissé la tête, fuit du regard, ils étaient incapables de nous informer sur les jours à venir, certains s’enfermant dans leurs bureaux, cherchant désespérément des réponses au-dessus, sauf qu’au-dessus non plus ils n’avaient rien prévu, à part des circulaires à la hâte et des injonctions contradictoires ! Les élèves ne tenaient plus en place, comprenant peu la situation : « bonnes vacances madame on se revoit dans 3 semaines si vous n’êtes pas morte ! » tonnait l’un d’eux, les parents étaient eux affolés de comment allaient-ils les faire garder et nous on ne savait pas trop quoi répondre. Et on finit par recevoir des mails disant tout et son contraire, il faudrait se rendre au travail le lundi pour les réunions, pour organiser la continuité pédagogique, pour terminer les conseils de classe, pour voter la DHG...

Comment comprendre la situation ? Edouard Philippe nous accable d’être à moitié irresponsables parce qu’il a vu des gens à la terrasse d’un café mais nous continuons de recevoir des mails nous demandant de nous rendre au travail. Et Blanquer ne lâche pas l’affaire, entretient le flou et on ne sait toujours pas si on doit y aller ou pas ? Si c’est dangereux ou pas ? On fait quoi des enfants dont les parents travaillent dans la santé ? Quelles sont les garanties que nous avons pour les garder ? Cela ne va-t-il pas accroitre la pandémie que de garder plusieurs enfants de personnels hospitaliers dans un même lieu ?

Et avec en plus cette parodie de continuité pédagogique, alors que non rien n’est prêt ! Les enfants ne sont pas plus équipés que nos propres établissements. Ils n’ont pas plus d’un ordi par famille quand ils en ont un ! Les profs rient jaune sur les réseaux sociaux habitués aux plateformes de l’éducation qui buggent régulièrement, s’imaginant sur leurs Windows 95 donner cours. Il s’agit pour le ministre de garder la face auprès des mieux équipés peut-être. Les quartiers les plus défavorisés nous le savons n’auront pas accès à cette « continuité pédagogique » ! Alors non ! Nous ne sommes pas prêts et ce malgré que Blanquer aimerait beaucoup nous dématérialiser, nous faire disparaître ou du moins notre statut. Alors si la pandémie lui permet d’avancer dans la flexibilité du statut de profs et de rajouter un peu de mépris sur la profession en la déclarant remplaçable par une plateforme en ligne, il est prêt !

Alors oui nous allons faire notre maximum pour garder un lien avec les élèves et trouver par nos propres moyens à leur fournir un enseignement mais PAS grâce à Monsieur Blanquer puisque si la situation est exécrable aujourd’hui dans l’éducation c’est qu’il en est la cause ! Si les profs sont si inquiets pour les jours à venir c’est que le rapport de confiance est rompu avec le ministre et que c’est celui qui a baissé les budgets, détricoter l’éducation publique, défoncer le bac qui nous demande aujourd’hui du « civisme » ! De quel civisme a-t-il fait preuve quand il a envoyé la police sur les établissements pour faire passer les E3C aux élèves ? De quel civisme a-t-il fait preuve quand il a durement réprimé et mis à pieds des collègues sans leur donner de motif ? Notre colère ne faiblit pas. Notre solidarité avec nos collègues de la santé et du transport qui prennent d’énormes risques est sans faille. C’est une solidarité de classe qui s’est créé en réponse à leurs attaques néolibérales et à la casse des services publics et du monde du travail en général qu’ils ont orchestré. Non monsieur Blanquer nous ne sommes pas prêt dans l’éducation face à la pandémie et encore moins avec vos mesurettes, et nous ne sommes pas prêts d’oublier non plus !


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