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On n'est pas des moutons !

60h, congés payés, Laurent Berger accepte la régression au nom du « dialogue social »

Laurent Berger persiste et signe en demandant des « garanties » plutôt que le retrait pur et simple des ordonnances d'urgence sanitaire attaquent très durement le code du travail. Non Laurent Berger, la régression sociale ne se négocie pas, elle se combat !

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Crédit Photo : Le Parisien / Frédéric Dugit

On se demande jusqu’où ira Laurent Berger dans sa politique de soutien au gouvernement d’Emmanuel Macron. Alors que celui-ci a fait passer par ordonnances de nouvelles attaques contre le Code du travail, permettant notamment à certaines entreprises d’augmenter la durée maximale de travail à douze heures par jour et soixante heures par semaines dans les secteurs définis par l’État comme « essentiels », le patron de la CFDT s’est contenté de demander des « garanties » à Muriel Pénicaud, pendant que des centaines de milliers de travailleurs font déjà les frais des reculs sociaux imposés au nom de la lutte contre le coronavirus.

C’est une bien maigre protestation, qui s’apparente plus à l’opposition de façade qu’à une réelle opposition politique. Si Laurent Berger s’est indigné sur les ondes, expliquant au gouvernement « vous ne ferez pas travailler des salariés de l’agroalimentaire 60 heures par semaine, c’est juste humainement, physiologiquement, impossible ! », son ton a été bien plus mesuré dans la lettre qu’il a adressé à Muriel Pénicaud le même jour. De l’impossibilité d’imposer de telles conditions de travail, le leader de la CFDT est passé à la simple demande que ces ordonnances soient appliquées différemment en fonction des secteurs, et qu’un « tel décret sectoriel soit défini sur une période la plus limitée possible correspondant à une nécessité ou urgence absolue de production pour assurer la sécurité de la Nation et assurer la continuité de la vie économique et sociale ». Ainsi Laurent Berger persiste et signe en acceptant ces attaques anti-sociales sans précédents en échange de fausses concessions. Un air de déjà vu...

Depuis le début de la crise du coronavirus, la CFDT s’est systématiquement en prononcée en faveur d’une « union nationale » entre le salariat et le patronat, tentant par tous les moyens d’aboutir à un accord à l’italienne, où le patronat et les syndicats s’étaient mis d’accord sur les conditions d’ouverture des usines, avant que la majorité d’entres elles soient finalement fermée sur décision du gouvernement sous pression des travailleurs et de la grève face à une situation dramatique. Dans la bouche de Laurent Berger, le mot « dialogue social » est, plus que jamais la formule magique devant résoudre tous les problèmes des salariés.

Même si le gouvernement et le MEDEF louent en coeur avec la CFDT le rôle du « dialogue social », ce qui prime dans les entreprise, c’est encore et toujours la dictature patronale, avec des usines qui veulent absolument continuer de produire même si leurs productions sont loin d’être essentielles, et qui continuent d’envoyer leurs salariés travailler dans des conditions sanitaires presque inchangées, comme chez Amazon ou la grande distribution.

Alors que de nombreux salariés ont effectué des droits de retraits, et que la fédération CGT des Services Publics a déposé un préavis de grève pour le mois d’avril, la CFDT continue d’appuyer toutes les politiques du gouvernement, sans jamais remettre en cause la gestion catastrophique de la crise par celui-ci. Une politique d’abandon de la classe ouvrière face à un patronat qui ne veut rien perdre sur ses profits que Laurent Berger, tout sourire, tente encore une fois de justifier comme étant du dialogue social. Un dialogue qui n’est rien d’autre qu’une oreille attentive, et où les salariés n’ont pas voie au chapitre.


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